Un peu d’histoire

Corse Indépendante

Au début du XVIIIe Siècle, de sérieuses révoltes ébranlent la République de Gênes. Elles sont dirigées par des nobles Corses et appuyées par l’Église.
L’expression de ces révoltes atteindra son paroxysme avec le retour en Corse en 1755 de Pasquale Paoli (né à Merusaglia, en Castagniccia, en 1725)
A cette date et pendant 11 ans, entre 1755 et 1769, la Corse va être indépendante.

Pasquale fait de Corti la capitale de l’île. Il y ouvre une université. Il bat monnaie et donne le droit de vote aux femmes. Pasquale Paoli contrôle presque toute la Corse. Dans le cap, il utilise les marines de Farinole et de Centuri. Les Génois ne contrôlent plus que les tours de Roglianu, Macinagghju et Brandu. Il envisage la création de marines à Chiapella et à Fornali en remplacement de celles de Macinaghju et San Fiurenzu, toujours en mains génoises.
En 1972, le Cap Corse changera de camp. C’est sous la pression des moines et du peuple que les notables Cap Corsins, réunis en Cunsulta (réunion politique décisionnelle) à Luri, se rallient à Paoli.

La Corse vendue à la France

En 1768, la République de Gênes ne contrôle plus que quelques citadelles. N’ayant plus d’espoir de reconquérir et de vaincre la nation Corse dirigée par Paoli, elle négocie avec la France. Le marché s’effectue en ses termes : Gênes cède la Corse et les Corses au royaume de France en échange de l’annulation de toutes les dettes génoises envers la France.

Le traité de Versailles est signé par Louis XV, qui entre en guerre contre Paoli. Les Français occupent tout le Cap Corse, la guerre commence.
Dans un premier temps, les troupes de Paoli sont victorieuses. Lors d’une bataille demeurée célèbre la France essuie une défaite à Borgu en 1768.
Louis XV prépare la revanche, et un an plus tard, en 1769, c’est à 10 contre 1 que les Français écraseront les troupes de Pasquale Paoli. La bataille aura lieu à Ponte Novu, le 9 mai.
Paoli doit alors s’exiler en Angleterre.

La Corse Française

1769 : La nation corse est vaincue… les ports et les principales agglomérations de l’île sont occupés par les Français.

 

 

 

 

Ersa ( 7 hameaux ) en 1892

  • Barcaghju 60 habitants 20 maisons
  • Boticella 195 habitants 42 maisons
  • Cucincu 185 habitants 44 maisons
  • Granaghjulu 344 habitants 76 maisons
  • Gualdu 25 habitants 11 maisons
  • Piazza 40 habitants 3 maisons
  • Poggiu (Poghju) 102 habitants 27 maisons

Agriculture, Viticulture, Population totale

  • 951 habitants pour les 233 maisons
  • 6 chevaux
  • 71 mullets
  • 7 voitures à 2 roues
  • 28 bêtes à cornes
  • 375 moutons
  • 93 porcs
  • 1 moulin
  • 55 fours (2931kg)
  • 6 puits
  • 1 Ruisseau à sec en été
  • 1 fontaine

Rapport confidentiel. “Descriptif et statistique sur le département de la Corse” – M DCCC XCII

Extraits du guide “Corse le Cap” avec l’aimable autorisation des éditions MédiaTerra.

Le rattachement de la Corse à la France

La révolution Française divise le Cap Corse en 4 cantons et supprime la province du Cap Corse : la nouvelle République abolit les droits féodaux.
Pendant la période 1800-1820, le Cap Corse possède une économie ouverte avec achats de bien de consommation hors du Cap, Corse, grâce à l’existence d’une marine cap corsine, qui compte plus de 200 voiliers (100 pour Macinaghju) et plus de 1000 mariniers.
Le commerce du Cap Corse continue d’être prospère jusqu’en 1830, date des premiers bateaux à vapeur : les marins cap corsins écoulent leur vin et se procurent ce que leur région ne produit pas suffisamment : fromage, viande, peau, blé, huile. Ce, sur tout le pourtour de l’île, mais aussi en terre ferme, notamment en Italie ou les vins du Cap son appréciés au moins depuis le Moyen-Âge.

Comme le reste de l’île, le Cap Corse va connaître des difficultés économiques liées à la politique coloniale de la France en Corse. Ainsi en 1818, une loi taxe les exportations corses. Il s’agit de permettre que les produits français soient leader (comme on dirait aujourd’hui) sur le marché. En faisant fi de l’économie insulaire.
Les conséquences sont désastreuses. C’est un coup d’arrêt aux échanges entre l’Italie et la Corse.
Dans le Cap, les marins sont alors obligés de se reconvertir. Ils se tournent vers l’agriculture. Pour cette raison, vous observerez nombre de muets de soutien de la terre végétale.
Les Cap Corsins, investissent la culture en terrasse.

Autre épisode tragique, celui du phylloxera qui, en 1878, contamine le vignoble du Cap Corse, soit à cette époque 1/3 du vignoble insulaire.

Les Cap Corsins accentuent alors la culture du cédrat, les vignes malades sont remplacées par les cédratiers.
Mais le Cap, qui a toujours une tradition maritime, voit dans le 20ème siècle l’occasion de grandes migrations. Les marins du Cap Corse émigrent vers l’Amérique du Sud où ils espèrent (ce sera le cas pour nombre d’entre eux) devenir riches.

En 1914, la Corse est impliquée dans le conflit de la première guerre mondiale. Le Cap Corse paie un lourd tribut. Avec les goumiers Africains, les Corses sont envoyés en premières ligne.

Quelques chiffres relatifs à la population du Cap Corse vous permettront, peut être de percevoir la gravité du problème.

  • Vers 1870 : environ 18000 habitants
  • Vers 1982 : environ 7000 habitants
  • Vers 1990 : environ 13000 habitants

En 1942, la Corse est envahie par les troupes italiennes et allemandes, la résistance s’organise : la Corse sera le premier département français libéré.
Après la seconde guerre mondiale, le littoral du Cap Corse se développe de plus en plus les villageois désertent les montagnes pour s’installer sur la côte desservie par la départementale 80.

Dans les années 1960-1970, le phénomène s’accentue avec le tourisme vers lequel certaines familles se tournent entièrement.

Un aperçu de l’histoire de la Corse et du Cap Corse

Une brève indépendance corse (1755–1769)

Au XVIIIe siècle, la Corse se soulève contre la République de Gênes. En 1755, Pasquale Paoli, figure emblématique du nationalisme corse, revient d’exil et proclame l’indépendance de l’île. Il installe la capitale à Corti, fonde une université, frappe monnaie et accorde le droit de vote aux femmes — une première en Europe.

Dans le Cap Corse, il utilise les marines de Farinole et Centuri, tandis que les Génois ne contrôlent plus que quelques tours côtières. En 1768, Gênes, affaiblie, cède la Corse à la France en échange de l’annulation de ses dettes.

1769 : La Corse devient française

Après une série de batailles, dont celle de Borgu (1768) puis la défaite décisive des Corses à Ponte Novu en 1769, la France prend le contrôle de l’île. Paoli s’exile en Angleterre.

Le Cap Corse, comme le reste de l’île, entre alors dans une nouvelle ère politique et économique.

Ersa en 1892 : un hameau vivant

Un rapport administratif de 1892 nous donne un aperçu de la commune d’Ersa :

  • 951 habitants répartis dans 7 hameaux (dont Poghju avec 102 habitants)
  • 233 maisons, 6 chevaux, 71 mulets, 93 porcs, 375 moutons
  • 55 fours à pain, 1 moulin, 6 puits

Du commerce maritime à l’agriculture

Entre 1800 et 1830, le Cap Corse possède une marine marchande florissante : plus de 200 voiliers, dont une centaine pour Macinaggio. Les marins cap-corsins exportent vin, huile, peau et fromage jusqu’en Italie.

Mais en 1818, une loi française impose des taxes sur les exportations corses. C’est un coup dur pour l’économie locale, qui se tourne alors vers l’agriculture en terrasse. La viticulture souffre ensuite d’un nouvel épisode tragique : l’arrivée du phylloxéra en 1878.

Exil et migrations

À la fin du XIXe siècle, de nombreux habitants du Cap Corse s’exilent, notamment vers l’Amérique du Sud. Le déclin de la population est marqué :

  • 1870 : environ 18 000 habitants
  • 1982 : environ 7 000 habitants
  • 1990 : environ 13 000 habitants (début du renouveau)

Le XXe siècle : guerre, résistance et renaissance

En 1942, la Corse est occupée par les troupes italiennes et allemandes. La résistance s’organise et l’île devient en 1943 le premier territoire français libéré. Après-guerre, un lent exode rural s’amorce, les villages de montagne se vident au profit du littoral.

Des villages vers la mer

Dès les années 1960-70, le littoral du Cap Corse se développe grâce à l’essor du tourisme. De nombreuses familles se reconvertissent dans l’accueil touristique, comme c’est le cas aujourd’hui pour notre gîte à Poghju, enraciné dans cette histoire vivante.