Un aperçu de l’histoire de la Corse et du Cap Corse
Une brève indépendance corse (1755–1769)
Au XVIIIe siècle, la Corse se soulève contre la République de Gênes. En 1755, Pasquale Paoli, figure emblématique du nationalisme corse, revient d’exil et proclame l’indépendance de l’île. Il installe la capitale à Corti, fonde une université, frappe monnaie et accorde le droit de vote aux femmes — une première en Europe.
Dans le Cap Corse, il utilise les marines de Farinole et Centuri, tandis que les Génois ne contrôlent plus que quelques tours côtières. En 1768, Gênes, affaiblie, cède la Corse à la France en échange de l’annulation de ses dettes.
1769 : La Corse devient française
Après une série de batailles, dont celle de Borgu (1768) puis la défaite décisive des Corses à Ponte Novu en 1769, la France prend le contrôle de l’île. Paoli s’exile en Angleterre.
Le Cap Corse, comme le reste de l’île, entre alors dans une nouvelle ère politique et économique.
Ersa en 1892 : un hameau vivant
Un rapport administratif de 1892 nous donne un aperçu de la commune d’Ersa :
- 951 habitants répartis dans 7 hameaux (dont Poghju avec 102 habitants)
- 233 maisons, 6 chevaux, 71 mulets, 93 porcs, 375 moutons
- 55 fours à pain, 1 moulin, 6 puits
Du commerce maritime à l’agriculture
Entre 1800 et 1830, le Cap Corse possède une marine marchande florissante : plus de 200 voiliers, dont une centaine pour Macinaggio. Les marins cap-corsins exportent vin, huile, peau et fromage jusqu’en Italie.
Mais en 1818, une loi française impose des taxes sur les exportations corses. C’est un coup dur pour l’économie locale, qui se tourne alors vers l’agriculture en terrasse. La viticulture souffre ensuite d’un nouvel épisode tragique : l’arrivée du phylloxéra en 1878.
Exil et migrations
À la fin du XIXe siècle, de nombreux habitants du Cap Corse s’exilent, notamment vers l’Amérique du Sud. Le déclin de la population est marqué :
- 1870 : environ 18 000 habitants
- 1982 : environ 7 000 habitants
- 1990 : environ 13 000 habitants (début du renouveau)
Le XXe siècle : guerre, résistance et renaissance
En 1942, la Corse est occupée par les troupes italiennes et allemandes. La résistance s’organise et l’île devient en 1943 le premier territoire français libéré. Après-guerre, un lent exode rural s’amorce, les villages de montagne se vident au profit du littoral.
Des villages vers la mer
Dès les années 1960-70, le littoral du Cap Corse se développe grâce à l’essor du tourisme. De nombreuses familles se reconvertissent dans l’accueil touristique, comme c’est le cas aujourd’hui pour notre gîte à Poghju, enraciné dans cette histoire vivante.